Les causes... :-)
2004 : quelques jours de vacances à Embrun et un bilan après mon 1er Embrunman en tant que spectateur : ça, jamais pour moi !

2006 et un déménagement plus tard, je me retrouve à Valence bien décidé à enfin profiter des supers structures d'entraînement du club.
PPG, ski de fond dans le Vercors, VMA et seuil, natation au moins une fois par semaine, sortie vélo en groupe (non ça c'est pas vrai, y avait personne cet hiver !), séance vélo seuil à trois avec Jérôme et Yves...
bref tout s'enchaîne jusqu'à mon objectif de l'année, Dijon, qui se passe nettement mieux que l'an passé !

Juillet. Depuis quelques semaines Embrun affole les esprits et le nombre d'inscrits TGVR gonfle de jour en jour...  tout comme la pression de mes potes barraque à frites qui me branchent pour que je le fasse à chaque fois que je les vois !

 

Né un 12 juillet...
Le 12 juillet au soir, alors que j'avais coupé l'entraînement depuis Dijon, je file mon inscription à Eric et Nicole... sceptiques... (il faut bien le dire... :-))
22 TGVR inscrits dont mon frangin, toute ma famille présente le jour J, pas de voyages prévus en août ... Voilà de bonnes raisons de tenter l'aventure !

A ce moment là, le challenge est de boucler mon permier Ironman à Embrun avec 5 semaines de prépa et surtout : les vacances le 10 août...

Il va falloir jongler entre travail à temps plein et entraînement de folie...
N'étant jamais passé au-dessus des 12h/semaine dans l'année (sauf un stage à 28h en avril) il va me falloir charger la machine sans la faire pêter ! L'objectif étant d'arriver en bon état...

Mon boss très sympa (liser Endurance Mag et Kayak Mag !) me laisse m'organiser comme je veux pendant ces 5 semaines, il veut juste que les 2 magazines sortent à temps...

Je décide donc de faire des journées décalées en faisant les sorties longues le matin de 7h à 12h/13h puis boulot ensuite... je vous raconte pas les 8h devant l'ordinateur sous une chaleur caniculaire et avec les 5-6h de vélo du matin dans les pattes : terrible ! Pour tenir, il faut avoir une perle à la maison !
La natation disparaîtra quasi complètement : je dois trouver du temps pour le reste et puis d'abord je pense (à ce moment-là) que ça ne changera rien...

 

J'enchaîne tout de même 4 semaines :
Semaine 1 : 15h
Nat :  3300m / Vélo-VTT : 206 km / càp : 50 km
Semaine 2 : 23h
Nat :  3200 m / Vélo : 430 km / càp : 40 km
Semaine 3 : 26h30
Nat : 3200 m / Vélo : 500 km / càp : 40 km
Semaine 4 :  18h
Nat : 2600 / Vélo : 336 km /  càp : 33 km

<Fichier Excel> (pour les amateurs de chiffres)

La dernière semaine (de récup - 8h) devient très dur, il me tarde d'y être et je bâche la dernière sortie vélo club 5 jours avant la course...
Je n'ai plus envie de pédaler, les jambes ne répondent plus et je ne peux plus voir mon vélo !
Je veux y être et en finir !!!
Sur les 4 derniers jours d'avant course je ne ferai que 30' de footing et 20' de lac.

 

La veille
Hébergés par Luc et Véro dans le gîte qu'ils ont loué en début d'année, nous avons la chance d'être au chaud et dans un bon lit !
Je dois passer plus d'une heure à préparer mon ravito... Le vélo m'inquiète  car ce sera seulement ma 3ème sortie de plus de 180 bornes dans ma vie de cycliste (les 2 autres étaient en juillet !)...

Jour J
Levés avant l'aube, Luc et moi arrivons quasiment les premiers dans le parc, après une bonne nuit de sommeil sans stress particulier, il me faudra bien 1/2 h pour tout installer sur ma chaise pour les transitions.
L'ambiance est très particulière. Certains ne parlent pas. D'autres tentent de se rassurer en sortant des blagues vaseuses. Pour ma part je ne réalise pas vraiment mais je suis très content d'être enfin dans ce parc à vélo !

NATATION
Tout se passe ensuite très vite, on se rapproche de la ligne, je tente en vain de trouver Sarah, la pression monte, la nuit et les spectateurs font monter la sauce et PAN le départ est rapidement donné.
Un départ tranquille, ne voulant surtout pas ramasser de baffes je suis parti loin derrière et tout se passe à merveille ! Entre les bouées éclairées à viser, le jour qui se lève sur les montagnes, les supporters à saluer au deuxième passage près du ponton et l'hélico qui nous survole, je ne vois pas la distance passer.
Seul bémol : le froid !
J'ai eu une barre au niveau des yeux / front pendant tout le second tour et je flippais d'avoir mal au crâne avant le vélo !
Quand je sors de l'eau je suis étonné d'être resté aussi longtemps dans l'eau !! :-) C'est passé si vite !
1h12.
Pas top ma prépa à 1 séance/semaine ! :-)

 

Le VÉLO sera la partie la plus dure de la journée.
Lors de la reco au mois de juillet j'avais était asssez déçu par le parcours qui, même si il comporte l'Izoard, n'est pas réeellement un parcours pour simple grimpeur. Il faut avoir des cuisses et de sacrées bonnes cuisses pour ne pas rester scotché sur le retour après Briançon !
Comme prévu tout se passe bien sur la première partie même si le froid me glace jusqu'en bas de l'Izoard. C'est bien d'être affûté et de peser 60kg pour grimper mais ça protège pas du froid !! 10' d'avance sur mon temps de la reco à Guillestre mais je sens quand même que la natation et l'ambiance course font leur effet car je suis moins détendu et relâché qu'en juillet. Je double 3 fois Etienne Caprin et lui me dépasse à chaque fois à bord de son 4x4 !

Enfin l'Izoard, là je me fais enfin plaisir tout en continuant à bien gérer mon effort. En quelques kilomètres et sans m'enflammer je double une grosse cinquantaine de concurrents, passe le col, mange un bon babybel et rejoins Briançon après une bonne descente sans risques (je sais pas descendre ! :-))

En bas , comme je m'y attendais commence mon petit calvaire... On a beau savoir que la course ne commence qu'après Briançon, ça fait quand même bizarre de se retrouver dans la chaleur de la vallée et face au vent...
Et c'est maintenant que la tête doit prendre le relais sur les jambes... La patience : le maître mot du coach Eric Monnet quand je lui ai annoncé mon inscription en juillet.

Je ne regarde pas le kilométrage sur mon compteur depuis le début de la course et je me vois même fermer les yeux à l'approche d'un marquage au sol m'indiquant la distance restante...
Je profite au maximum du paysage (j'ai pas d'autres choix !) et j'occupe les parties roulantes à rêver de Palon
ou Chalvet où je pourrai moi aussi m'exprimer comme les grosses cuisses qui me doublent à ces moments-la... J'en viens même à rêver d'un Ironman avec 4 ou 5 fois l'Izoard... dans le Vercors par exemple !
(ça vaudrait être sympa un vélo avec Tourniol, Bataille, Portete, Carri, Chapelle, Herbouilly, Bois barbu, Villard, Gorge Bourne, St Jean en Royans, Oriol, Tamé, Léoncel, Limouches, Valence...)

Les deux bosses passées sans encombres (un gars est arrêté dans Chalvet, il chiale sur son guidon : terrible !), j'arrive enfin au parc pour me débarasser de cet appendice qui m'a poussé entre les jambes 8h12 auparavant !!

 

Là commence une nouvelle course ! :-)
CAP :
Bonne transition, je pars à petite allure en essayant de me caler sur un 6' au km qui me permettrait de terminer le marathon en 4h12 environ... Quel plaisir de voir du monde ! Des têtes connues !
Un super club de supporters ! Des "Allez Valence" de partout !

Au 10ème je passe donc en 55' ce qui me fait une petite avance sur ma prévision. Je m'en inquiète un peu, le but étant de finir, j'ai peur d'être trahi par mes articulations ou mes tendons sur la fin... Consciemment je baisse en rythme et passe au 21ème en... 2h05... Raté ! Je voulais faire mon marathon en "négative split" et je sais déjà que je ne pourrai pas faire le 2ème à cette vitesse...

Là, commence ma traversée du désert... Tout est dur : les muscles, les genoux, le goudron ! Je cherche en vain un marquage cohérent des kilométrages au sol... Combien il reste de km ?!!
Mais je ne marche pas, j'ai prévu de courir tout le long, je continue comme ça !
A la sortie de la 2ème digue, alors que la pluie arrive et que j'en ai marre de me traîner,
je m'enfile mes 3 derniers gels à 10' d'écart l'un de l'autre ! Un Scientec comme depuis le début du semi (j'en ai pris qu' 1 par heure et je crois que c'est pour ça que j'ai bloqué...), suivi d'un Maxim banane et un Squeezy pêche : 2 gels que je n'avais pas du tout pris de la journée et rien que le nouveau goût me fait terriblement du bien !!

Je termine le semi comme un fada avalant les 8 derniers km à « donf » et sans aucunes douleurs ! (Merci la pluie quand même !)
4h36
Temps total : 14h10 (Class.: 373 / 904)

 

Merci...
A Sarah, ma première supporter, qui me laisse vivre ma passion toute l'année sans m'imposer de barrrières. Et qui supporte, tant bien que mal, les semaines à base de pâtes, riz...
Et à toute ma famille qui nous a encouragé toute la journée et ce, même sous la pluie !
Au TGVR et à tous les amis avec qui on vit des moments très sympas notamment depuis notre arrivée à Valence !

 

Conclusion
Au final je suis assez content de ma course, je ne me souviens même plus des moments de galère : c'est la magie du sport !! :-)
Pas non plus mécontent d'avoir décidé tardivement ma participation à la course. Ca m'a évité de trop gamberger, de me mettre la pression et de trop saouler ma petite femme...

Et au final je suis le plus jeune finisher Valentinois à Embrun 2006 :-))) (faut bien se trouver des satisfactions personnelles !) (grâce à l'abandon d'avant course de Gwen...)

Pour finir, aujourd'hui je sais que je referai Embrun, peut-être pas l'année prochaine même si j'ai bien peur d'avoir pris le virus du long cette année... :-)

Agay - Fin mai 2006
Semaine de stage "intensif" avec ma sparing partner préférée !
 
Rando des 10 cols - Juin 2006
"Bon Toma, tu le fais Embrun ?
Allez !! On y va tous ! "
 
J-1, la photo de groupe...
 
Le matin dans le parc...
Sortie de l'eau... Un parcours natation qui vaut le détour !
 
Et c'est parti pour plus de 8h de vélo !
 
 
Km 10, j'ai encore le sourire...
 
Passage à Baratier :
moment magique avec le groupe de supporter survolté ! :-)
 
 
Ascension de l'Izoard
 
Au passage sur la digue, du pur délire !
 
Rue piétonne d'Embrun...
Je résiste aux Tourtons du Champsaur !
 
La pluie est là mais il ne reste que quelques kilomètres ! Toute la famille est encore là malgré le froid !
 
L'arrivée avec mon petit neveu Sacha !
 
Un grand moment !
 
 
 
Journal de France 2 (Vidéo .mpeg)